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Franz Liszt : Sonnet 123 de Pétrarque

Deuxième version pour piano du Sonnet 123 de Pétrarque extrait des Années de Pèlerinage II de Franz Liszt

 » I’ vidi in terra angelici costumi,
E celesti bellezze al mondo sole;
Tal che di rimembrar mi giova, e dole:
Che quant’io miro, par sogni, ombre, e fumi.E vidi lagrimar que’ duo bei lumi,
Ch’han fatto mille volte invidia al sole;
Ed udì’ sospirando dir parole
Che farian gir i monti, e stare i fiumi.Amor! senno! valor, pietate, e doglia
Facean piangendo un più dolce concento
D’ogni altro, che nel mondo udir si soglia.Ed era ‘l cielo all’armonia s’intento
Che non si vedea in ramo mover foglia.
Tanta dolcezza avea pien l’aer e ‘l vento. »

Francesco Petrarca

J’ai vu sur la terre les angéliques manières
et les célestes beautés uniques au monde ;
si bien qu’à me les rappeler je me réjouis et je souffre ;
car en comparaison, toutes celles que je vois sont rêve, ombre et fumée.Et j’ai vu pleurer ces deux beaux yeux
qui mille fois ont rendu le soleil jaloux ;
et j’ai entendu sa bouche dire en soupirant des paroles
qui feraient se mouvoir les montagnes et s’arrêter les fleuves.Amour, prudence, valeur, pitié et douleur,
faisaient de ces pleurs un concert plus doux
que tous ceux qu’on entend d’habitude au monde.Et le ciel était si attentif à cette harmonie,
qu’on ne voyait pas une feuille s’agiter sur les branches,
tant l’air et la brise étaient imprégnés de sa douceur.

« 

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