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Le Stabat Mater est la première grande œuvre religieuse de Dvořák d’une grande intensité émotionnelle, qui traduit toute une gamme de sentiments émergeant de l’abîme d’une souffrance déchirante pour s’élever vers les hauteurs de prières remplies de compassion.
Dvořák s’intéressa à la musique religieuse dès son plus jeune âge. Entré en 1857 à l’École d’orgue de Prague, il commença sa carrière de musicien comme organiste d’une petite paroisse de Prague, Saint-Aldebert. Très pieux, Dvořák composa pour l’église tout au long de sa vie. Ses premières œuvres sacrées répertoriées datent du début des années 1870.
À la fin de cette décennie, le compositeur était déjà reconnu dans son pays, après la publication de pièces « nationalistes » comme les Chants moraves et les Danses slaves. Le Stabat Mater, est sa première grande œuvre sur un texte religieux, qui allait propulser le compositeur sur le devant de la scène musicale internationale dans les années 1880. Il entreprit son travail au printemps 1876, quelques mois après le décès de sa fille Josefa. Il composa une première version pour solistes, chœur et piano, mais ne put l’achever et laissa la partition de côté. L’année suivante, sa famille connut deux nouvelles tragédies : il perdit coup sur coup deux autres de ses enfants, sa fille Ruzena et son fils Otakar. Il reprit alors la composition de son œuvre, lui ajouta trois mouvements et en acheva l’orchestration en novembre 1877. La création à Prague n’eut lieu que trois ans plus tard, le 23 décembre 1880, sous la direction d’Adolph Cech. Janáček en dirigea la seconde exécution à Brno en avril 1882. L’œuvre fut accueillie avec enthousiasme en Angleterre l’année suivante, et Dvořák vint la diriger lui-même à Londres en 1884. La première aux États-Unis eut lieu la même année. Ce succès marqua le début d’une longue période de célébrité du compositeur tchèque dans les pays anglo-saxons.